Vertige des larmes

Il pleure dans mon corps comme il pleut sur la ville
ô larmes de l'âme, douleurs familières de mon être solitaire
 
désespérément, vaillant marin,
tu cherches ton île, ton paradis sur cette mer déchaînée
 
le sel brule tes yeux déjà embués
tout est flou et mouvant
la souffrance telle l'ivresse te donne le vertige
 
tu titubes
sous le poids de ta peine
avide de déverser cette coupe pleine
 
mais parviendras-tu
en demeurant indemne
à poser ce lourd fardeau
qui vient du passé...
à te libérer
sans te faire happer par la gravité
 
sysiphe malheureux
ton espoir est immense lorsque tu gravis la pente
puis tu constates impuissant
que ta charge redescend inexorablement
 
tragique condition dont tu aimerais t'échapper
rêve orgueilleux de l'humain souffrant et déchiré
traversé par des tornades, des cyclones
épuisé de livrer des batailles incessamment renouvelées
 
à quand la trêve ?

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